Madame, monsieur,
Vous souffrez d’une insuffisance veineuse superficielle chronique (plus communément appelée varices) qui est due à un mauvais fonctionnement des veines superficielles (= sous la peau) de votre (vos) jambe(s).
CAUSE
La cause exacte de cette insuffisance veineuse superficielle primitive est inconnue, mais elle survient préférentiellement chez la femme, favorisée par la grossesse. On retrouve fréquemment des facteurs aggravants : une hérédité familiale, l’obésité, la sédentarité, une activité professionnelle statique, des troubles de la voûte plantaire (pieds plats, pieds creux, hallux valgus…). Plus rarement, l’insuffisance veineuse superficielle est secondaire à une anomalie des veines profondes (syndrome post thrombotique ou malformations congénitales).
SYMPTÔMES ET RISQUES ÉVOLUTIFS
Dans tous les cas, cela se traduit par une mauvaise circulation veineuse au niveau de vos jambes, particulièrement en position debout : le sang a alors tendance à descendre dans les parties les plus basses (= pieds et mollets) du fait de la pesanteur. Ceci explique les dilatations inesthétiques plus ou moins importantes, mais également les différents signes retrouvés fréquemment : lourdeurs et douleurs de jambe, fourmillements démangeaisons et impatience, crampes nocturnes, sensation de brûlure et de rougeur, œdème (= gonflement) de la cheville et du mollet, coloration foncée de la peau (= dermite ocre malheureusement définitive). À un stade plus important, la stase veineuse (= stagnation du sang) peut entraîner une atteinte du tissu cutané (= peau) responsable d’eczéma, d’hypodermite (placard inflammatoire rouge, dur et douloureux de la peau et du tissu sous-jacent), voire d’ulcère de jambe d’évolution prolongée avec des périodes de cicatrisation complète plus ou moins prolongées.
En dehors de cette évolution traînante, l’insuffisance veineuse superficielle peut être responsable de complications aiguës :
Hémorragie au niveau d’une grosse dilatation (soit spontanée, soit due à un traumatisme direct) ;
Thrombose veineuse superficielle improprement appelée para ou périphlébite (= caillot dans une veine superficielle), pouvant évoluer vers une thrombose veineuse profonde improprement appelée phlébite (= caillot dans une veine profonde), dont le risque majeur immédiat est l’embolie pulmonaire (= caillot qui part dans le poumon) a. Ces complications sont imprévisibles et doivent toujours susciter un avis auprès de votre médecin.
POSSIBILITÉS THÉRAPEUTIQUES
Un des traitements reconnu de longue date de l’insuffisance veineuse superficielle est la chirurgie. Le but du traitement chirurgical est d’enlever les veines superficielles “malades” et ainsi supprimer les effets de la stase du sang au niveau des jambes. Le fait de supprimer les veines malades sans les remplacer ne modifie pas la circulation dans la mesure où les veines atteintes ne remplissaient déjà plus leur rôle normal : les supprimer améliore donc la circulation (les veines profondes assurant parfaitement la circulation veineuse). Un examen Écho-Doppler permet de déterminer s’il est nécessaire de pratiquer une intervention chirurgicale.
En dehors de la chirurgie, d’autres possibilités thérapeutiques peuvent être proposées : le port d’une compression élastique, le laser ou la radio-fréquence la sclérothérapie qui utilise un produit sclérosant qui a pour but de détruire la veine traitée. La sclérothérapie est souvent nécessaire en complément de l’acte chirurgical.
MODALITÉS DE L’ACTE OPÉRATOIRE
En cas de première opération, le nom de l’intervention la plus couramment pratiquée est la crossectomie-stripping. Les veines les plus souvent responsables de l’insuffisance veineuse superficielle sont au nombre de deux sur chaque membre :
la veine grande saphène (anciennement saphène interne) et la veine petite saphène (anciennement saphène externe).
Les branches de ces veines principales peuvent également être responsables de varices qui sont enlevées par phlébectomies (micro-incisions cutanées par lesquelles elles sont extériorisées à l’aide d’un crochet).
Quelle que soit la technique chirurgicale, utilisée, celle-ci est effectuée au bloc opératoire dans un milieu répondant aux normes d’asepsie et de sécurité en vigueur pour toute intervention chirurgicale. Elle nécessite une anesthésie qui sera fonction de la veine traitée, de la technique chirurgicale, de la durée prévisible de l’intervention, mais aussi selon l’importance du geste chirurgical, de votre âge, de votre état de santé et de votre passé médical. Les modalités de celle-ci seront précisées au moment de la consultation avec l’un des médecins anesthésistes de l’établissement où aura lieu l’intervention. Elle nécessite une hospitalisation courte allant de quelques heures à une journée. Selon l’importance du geste chirurgical, de votre âge, de votre état de santé et de votre passé médical.
SUITES OPÉRATOIRES
Les suites opératoires sont généralement simples permettant une reprise d’activité presque normale dans les jours qui suivent l’intervention. Un arrêt de travail est souvent nécessaire (sa durée dépend de l’importance de geste chirurgical.).
Cependant, un certain nombre de complications liées à l’acte chirurgical, peuvent survenir. Celles-ci sont classées ci-dessous par ordre de gravité et leur fréquence est précisée lorsqu’elle est connue.
Complications bénignes :
Echymoses diffuses (quasi constant) sans conséquence, qui disparaissent rapidement.
Hématomes collectés (= épanchement de sang) au niveau des incisions (= cicatrices), ou sur le trajet du stripping (peu fréquent).
Inflammation responsable d’une induration douloureuse (= boules sensibles) au niveau des incisions ou sur le trajet du stripping (assez fréquent).
Troubles ou retard de cicatrisation au niveau des incisions pouvant être ou non en rapport avec une infection localisée (rare mais plus fréquents chez les sujets obèses).
Cicatrices inesthétiques ou hypertrophiques (chéloïdes) (rares).
Coloration cutanée à type de pigmentation ou de rougeurs persistantes, apparition de télangiectasies (petites veinules dilatées de coloration bleue ou rouge) (peu fréquentent).
Saignement au niveau des incisions (rare) nécessitant parfois une réintervention.
Œdème (= gonflement) postopératoire transitoire (très fréquent) des mollets et/ou des pieds disparaissant sans séquelle (nécessité de porter correctement la compression prescrite).
Thrombose veineuse superficielle sur une branche collatérale sans gravité (peu fréquente) mais nécessitant un traitement médical.
Ces complications restent très rares.
Complications mineures :
Troubles sensitifs localisés (sensation au niveau de la peau) pouvant se traduire par :
des dysesthésies (peu fréquentes) : diminution localisée de la sensibilité au toucher ou anesthésies, sensation de picotements, fourmis (disparition sans séquelle le plus souvent en quelques semaines).
Des hyperesthésies (rares) : sensation de brûlure, secousses électriques nécessitant parfois la prise de médicaments jusqu’à leur disparition.
Œdème persistant nécessitant une compression élastique prolongée (rare).
Au cours d’un entretien avec le Pr Alaoui Mustapha, je reconnais avoir reçu des informations claires et détaillées sur l’intervention chirurgicale programmée. J’ai été prévenu des risques particuliers et des complications possibles de cette intervention.
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